Parcours

crédit photo Gregory Prélat
crédit photo Gregory Prélat

Michel Corrignan, comment es-tu devenu conteur ?

- C’est sans doute la question que l’on m’a le plus souvent posée. Les hasards de la vie, sûrement et surtout une formidable envie de partager ces contes porteurs des interrogations et de la sagesse du monde. Dans mon enfance, j’en ai lu beaucoup, contes de Perrault, bien sûr, mais je n’en ai pas entendu.

 

Comment se sont passés tes débuts dans le conte ?

- J’ai débuté dans les années 1990. J’ai travaillé seul d’abord et puis j’ai rencontré Jude le Paboul.

 

Qui était Jude le Paboul ?

- Jude le Paboul était un ancien horticulteur, porteur d’une tradition bretonne, collecteur de chants traditionnels. Il contait ce que lui avait transmis son père, ses grands-parents. Il a été l’un des artisans du renouveau du conte en Bretagne.

C’était un homme qui avait une grande connaissance du conte, un grand respect et une réelle profondeur d’analyse. Pendant 10 ans, nous nous sommes régulièrement côtoyés. Il m’a beaucoup appris et encore aujourd’hui je le considère comme mon maître de parole.

 

Tu as aussi été à l’origine du festival du conte de Baden « Passeurs d’Histoires ».

- Pas tout seul heureusement ! Nous étions une toute petite équipe lors de la première édition en juillet 1997. Le succès a tout de suite été au rendez-vous. De trois jours de festival en 97, nous sommes passés à 7 jours actuellement. Nous avons débuté sur Baden qui reste le cœur du festival et rayonnons maintenant sur 10 communes du Pays de Vannes. Nous sommes maintenant une importante équipe de bénévoles. Seul conteur de l’équipe, j’en suis devenu naturellement le directeur artistique. Près de 200 conteuses et conteurs sont venus partager leurs histoires avec nous. Depuis plusieurs années, nous avons créé un partenariat avec deux festivals francophones : le RIAPL (Rencontres Itinérantes des Arts de la Parole et du Langage) au Congo Brazzaville et Contes en îles, aux Iles de la Madeleine (Québec).

 

Que t’ont apporté ces partenariats ?

- Énormément de choses. Des amis dans un premier temps et un travail suivi et approfondi chaque année avec les partenaires : découverte des contes et des cultures du Congo et des Iles, création de spectacles communs, échanges de conteurs, début de collectages de récits de vie sur les féticheurs au Congo, les chasseurs de phoques aux Iles. Le but de ces partenariats est de partager de l’intérieur les cultures de chacun, dans nos festivals respectifs.